Quelques mois après sa création, le Collectif pluridisciplinaire de recherche de provenances se constitue en association afin de s’ouvrir à toutes celles et tous ceux qui souhaitent animer le réseau de la recherche de provenances. Bien que ce regroupement de chercheurs et chercheuses de France, Belgique, Suisse et Bénin ait été créé à l’initiative d’anciens élèves du diplôme universitaire de Paris Nanterre, il nous semblait nécessaire, dès le début du projet, de fédérer par delà notre formation.

Connaître la provenance d’un artefact est aujourd’hui incontournable, autant pour les biens qui se trouvent déjà dans les collections publiques que pour ceux encore sur le marché. Il s’agit autant d’étudier le contexte de création d’un objet, son lieu d’origine, que retracer les différentes étapes de son histoire, notamment les modalités d’acquisition, depuis sa création jusqu’à son dernier propriétaire. La recherche de provenance relève alors autant du travail sur l’histoire des collections que de la lutte contre le trafic illicite. Cependant, force est de constater qu’elle n’est pas toujours étudiée, l’accent étant parfois mis sur son origine ou sur l’artiste et parfois plutôt sur les différentes étapes de son parcours et les conditions d’acquisition à un moment précis. La valeur esthétique d’une œuvre l’a longtemps emporté sur la façon dont elle avait pu être acquise. Il relève des missions et de l’éthique des professionnels de connaître cette histoire.

La recherche de provenance, recherche complexe, parfois impossible mais passionnante, nécessite de recourir à plusieurs disciplines : étude de la matérialité de l’œuvre, étude historique, esthétique, mais aussi du droit puisqu’il faut tâcher de connaître puis de qualifier les conditions de son acquisition. C’est pourquoi les profils des membres du collectif –historiens, archéologues, juristes, chercheurs, conservateurs, commissaires-priseurs, …– sont variés, tout comme les thèmes qui y sont abordés : collections coloniales, Seconde Guerre mondiale, collections archéologiques, trafic illicite de biens culturels et restitution. Nous avons bien conscience de la singularité de chacun de ces sujets, les méthodes pouvant être différentes, tout comme les motivations. La création de sous-groupes au sein de l’association, chacun dédié à une spécialité, évitera toute confusion. Néanmoins, à ce stade, il nous semble légitime de regrouper ces thèmes au sein de la même entité puisqu’il s’agit avant tout d’étudier la circulation des biens culturels. Au CPRProvenances, nous souhaitons dépasser les clivages pour travailler ensemble. La recherche de provenance a besoin de cette ouverture et de cette interdisciplinarité, valeur fondatrice de notre collectif. 

Les principales missions du CPRProvenances sont de fédérer et animer un réseau de chercheurs et chercheuses, entre autres par la mise en relation lors de rencontres et d’événements de l’association. Que ce soit à l’université, dans les musées ou dans des maisons de ventes, il est fréquent que plusieurs chercheurs travaillent sur le même sujet. Le CPRProvenances souhaite ainsi favoriser les échanges entre eux et fédérer par là ces différentes institutions. En outre, à l’heure de l’élaboration de nouvelles lois permettant la sortie des collections publiques des biens acquis illégalement mais aussi celle des restes humains, de la création d’une mission provenance au ministère de la Culture (France) et de l’ouverture de plus en en plus de postes dédiés à la recherche sur l’histoire des collections au sein des musées, le CPRProvenances souhaite rapprocher ces différents acteurs. Nous espérons également faire le lien avec d’autres associations, en France avec Astres, ou à l’étranger avec notamment l’association allemande, l’Arbeitskreis Provenienzforschung e.V. 

Parmi ses autres missions, le CPRProvenances souhaite être un lieu de ressource et de diffusion de la recherche par la publication d’articles sur sa plateforme en ligne. Enfin, le collectif souhaite porter une réflexion sur le devenir de la profession de chercheur de provenance, ou du moins de sa place au sein des institutions, qu’il s’agisse des musées, du marché de l’art ou de l’université. Contrairement à plusieurs pays européens, cette profession est encore peu développée, … 

Lieu d’échange, de diffusion de la recherche, de rencontres, le CPRProvenances espère que son projet intéressera le plus grand nombre. 

Professionnels de musée, du marché de l’art, universitaires, étudiants: 
n’hésitez pas à nous rejoindre ! 

Le bulletin d’adhésion pour l’année 2024 est à télécharger sur la page Association de notre site internet et à nous faire parvenir par mail. Vous trouverez sur cette page aussi les statuts de l’association.

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