Journée Internationale de la Recherche de Provenance
En 2019, l’Arbeitskreis Provenienzforschung (Association allemande de Recherche de Provenance) créé la Journée Internationale de la Recherche de Provenance. L’objectif : participer à la sensibilisation du grand public, des professionnels de la culture, et des politiques, aux questions de traçabilité des biens culturels. Aujourd’hui, elle est devenue un rendez-vous annuel important, qui suscite discussions, débats, conférences et manifestations autour de la question de la provenance et des restitutions. Ce 12 avril est notamment l’occasion de visiter Genève en s’interrogeant sur l’évolution des sciences et les savants au XXème siècle et leur rapport aux collections coloniales (voir l’évènement sur le site du MEG), ou encore d’assister à une conférence sur “La collection Marrey : tableaux flamandes et hollandaises XVIe-XVIIe siècles (Musée de Sens)” donnée par Camille Noé Marcoux (voir le site de la Mission de recherche et de restitution des biens culturels spoliés entre 1933 et 1945).
C’est à l’occasion de cette Journée Internationale de la Recherche de Provenance, que nous avons souhaité annoncer la création du Collectif Pluridisciplinaire de Recherche de Provenances (CPRProvenances), regroupement de chercheurs de provenances de France, Belgique et Suisse. Après plusieurs semaines de préparation, notre collectif de travail et de recherche est très heureux de vous présenter cette plateforme de discussions et de rencontres autour de ce champ de recherche et de réflexion en pleine maturation : la recherche de provenance.
Le Collectif
Le Collectif Pluridisciplinaire de Recherche de Provenances a pour mission de sensibiliser aux enjeux de provenance des biens culturels et de travailler à la professionnalisation du métier. La recherche de provenance est en effet essentielle pour lutter contre le trafic de biens culturels, pour assurer la transparence des transactions sur le marché de l’art, et pour permettre une meilleure connaissance des collections muséales. Elle est néanmoins une discipline en plein développement et il est nécessaire de s’interroger sur le cadre, les méthodes, la déontologie dans lesquels cette activité professionnelle devrait être pratiquée.
Le CPRProvenances est également un organe permettant l’identification de chercheurs de provenance aux spécialisations variées, membres adhérents du collectif. Nous souhaitons à la fois rendre visible leurs travaux, et les problématiques rencontrées dans la conduite de leurs recherches. Notre ambition est de faire de la recherche de provenance une pratique incontournable pour les acteurs de la culture tout en la rendant plus connue du grand public.
L’initiative du CPRP
Le CPRProvenances est créé par un groupe de quinze historiens, archéologues, conservateurs, juristes, ayant suivi la même formation académique. Il est né de l’initiative de lauréats de la première promotion, dite Rose Valland, du Diplôme universitaire “Recherche de provenances des œuvres” de l’Université Paris Nanterre.
L’Université Paris Nanterre est le premier établissement d’enseignement supérieur en France à avoir offert une formation à la recherche de provenance. Ce diplôme universitaire a ouvert ses portes en 2021/2022 et s’adresse aux étudiants et professionnels intéressés et/ou confrontés aux problématiques de provenance des biens culturels. Il délivre notamment des enseignements en histoire de l’art, histoire des collections, droit de l’art (du marché de l’art, du patrimoine culturel, etc.), histoire du droit et méthodologie.
Les membres fondateurs du CPRP
Les membres fondateurs de CPRProvenances sont issus de la même formation universitaire mais ont des profils très diversifiés. Ils font la richesse du collectif par leurs spécialisations variées.
Chacun d’entre eux a eu l’occasion d’explorer un domaine spécifique et propre en rédigeant un mémoire de recherche encadré et soutenu devant un panel d’experts. Ci-dessous, la liste des travaux menés par les chercheurs de provenance à l’initiative de la création du CPRProvenances.
Kader Bamba : L’apport du numérique dans la lutte contre le trafic illicite des biens culturels
Vanessa Boschloos : Réflexions sur le positionnement des musées belges face au compétences fédérales et communautaires dans la lutte contre le trafic illicite de biens culturels syriens
Madelon Dewitte : Le processus politique et les enjeux historiques des restitutions entre la Belgique et la République démocratique du Congo avant, pendant et après la colonisation
Marie Duflot : Le traitement du fonds d’archives Philippe Sprang, Pillage des collections juives pendant l’Occupation
Gabriel Fabre Rousseau : Patrimoine sensible ; perspectives sur les évolutions du traitement des restes humains dans les collections publiques à l’aune de la proposition de loi n°4877
Yveline Huguet : Recherche de provenance du MNR 60. Œuvre peinte sur cuivre de Jean-Baptiste Siméon Chardin, Une femme occupée à cacheter une lettre
Soizic Le Cornec : Entre convoitises et (ré)appropriations: trajectoires de restes humains entre la France et l’Océanie
Mathilde Leduc-Grimaldi : Le silence des masques. Question de provenance autour de la collection du R.P. Jozef van Wing au Musée royal d’Afrique centrale, Tervueren, Belgique
Clara Melotte Decanis : Le traitement des MNR depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Focus sur les collections du musée d’Orsay
Emilie Mermillod : L’art français à la Galerie Georges Moos 1941-1945
Blanche Offret : L’apport de la recherche de provenance à la matière archéologique
Lucile Paraponaris : Entre restitution et retour, le cas du sabre dit d’El Hadj Omar Tall
Charlotte Plat : La galerie Raphaël Gérard, ses archives, son réseau
Sonia Salanon: Problématique des vols et trafics illicites des biens culturels au Bénin : cas du Goubassa du Musée Historique d’Abomey
Déborah Téboul : La notion de provenance dans le marché de l’art: les enjeux et les intérêts sous le marteau
